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  • Photo du rédacteurEstelle By Avocat

Ce qu'on ne vous dit pas lorsque vous choisissez l'autoentreprise comme statut d'entrepreneuse

Ça fait un moment que je souhaitais écrire cet article, mais j’ai tardé à le faire car je savais pertinemment que l’article allait ressembler à une critique acerbe du statut de l’autoentreprise.


Toutefois, j’ai décidé cette semaine de l’écrire car - pour la énième fois - suite à une consultation, j’ai eu un message de la part d’une entrepreneuse à qui on a refusé un financement – une subvention plus exactement, alors que son idée de business est franchement bonne (en toute objectivité) et qu’elle fait 300% de croissance (chiffre d’affaires).


La raison principale : pas de structure traditionnelle de création d’entreprise, donc pas de financement (Pas de bras, pas de chocolat.)


Evidemment, je n’ai pas de mot pour vous dire à quel point je me sens frustrée.


C’est pourquoi, j’ai décidé de vous parler de la perception qu’on peut avoir de vous en tant qu’entrepreneuse lorsque vous êtes en autoentreprise.


Cette question de perception est plus importante que vous ne pouvez le penser parce qu’à moins de vivre dans une grotte, il y a forcément un moment où vous allez vous présenter auprès de tiers, ne serait-ce qu’à vos prospects/ futurs clients ou à votre banquier !


Le choc risque d’être rude, mais la réalité, c’est que lorsque vous dites que vous êtes auto-entrepreneuse, une partie de ces prospects / futurs clients ou encore banquier ne va pas vous prendre au sérieux.


Il va même penser que vous manquez d’ambition ou encore de confiance en vous !


Au mieux, la personne en face de vous va penser qu’il s’agit d’un hobby (parce qu’historiquement, l’autoentreprise a été créé pour les activités complémentaires générant un complément de revenus aux personnes salariés).


Quand bien même vous aurez suivi 3 ou 4 formations en marketing, en copywriting ou encore en juridique et que vous vous serez appliquée à bien travailler sur l’ensemble de votre nouvelle activité, quand bien même vous avez sacrifié vos vacances pour pouvoir mettre en place vos nouvelles offres.


L’une des principales raisons est la suivante :


Ce qui vous a été présenté comme un avantage, à savoir l’absence d’obligation comptable lorsque vous créez une autoentreprise devient désormais un inconvénient car comment justifier de la santé financière de votre activité ?


En effet, pour rappel, l’administration fiscale applique un abattement forfaitaire pour calculer vos charges (71% pour les ventes de marchandise, 50% pour les prestations de services et 34% pour les professions libérales).


Or, ce n’est pas parce qu’(i) il y a un abattement forfaitaire qui s’applique et que (ii) vous arrivez à vous payer que cela veut dire que vous êtes rentablequ’est-ce qu’on en sait que vous n’avez pas en réalité dépensé plus que le chiffre d’affaires encaissé ?


Ne cherchez pas plus loin, vous avez bien compris : si vous n’avez pas de bilan comptable, pas de possibilité de savoir si vous êtes rentable ou non.


S’ensuit donc tout une problématique vis-à-vis des personnes extérieures, lorsque vous allez demander un prêt ou une subvention par exemple.


Je vous parle plus particulièrement de financement même si, il se peut que pour le moment, vous avez beaucoup de mal à vous imaginer demander de l’argent pour pouvoir financer votre activité.


Mais sachez que le premier frein à l’entrepreneuriat féminin, c’est justement le financement.


On prête moins aux femmes, c’est un fait.


En effet, près de la moitié des dirigeantes (44%) estiment que les échecs de création d’entreprise s’expliquent par le manque de financement. A titre d’exemple, les banques refusent deux fois plus souvent un crédit à une femme qu’à un homme entrepreneur (4,3% vs 2,3 %) d'après l'étude OpinionWay pour la fondation Entreprendre et Axa (janvier 2017).


Ce qui est complètement contreproductif parce que comme vous savez qu’on prête moins aux femmes, il y a évidemment beaucoup d’autocensure.


La peur de se voir dire « NON ».


Mais si un jour, vous décidez de sauter le pas, sachez qu’il est important de pouvoir montrer patte blanche.


Et cette fameuse patte blanche, c’est la création d’une société et non pas la création d’une autoentreprise.


Parce que pour revenir à ce qui arriver à ma cliente, malgré sa croissance à 300%, les personnes en face d’elle se sont contentées de lui dire qu’elle n’avait pas de structure classique d’entreprise (NDLR : comprendre une « société »).


Evidemment, rien n’est définitif : on peut évidemment changer son statut d’autoentreprise en société car rien n’est définitif mais cela coûte de l’argent ! (vous voyez le problème ? entreprendre, par définition, ça coûte de l’argent….)


Pour conclure, je vous dirais juste que l’essentiel, c’est d’anticiper cette situation de demande de financement.


Même si aujourd’hui vous vous lancez seule comme freelance, vous n’en savez rien, peut-être qu’un jour vous aurez envie d’avoir une agence en communication digitale ? (Et ça coûte de l’argent, ce qui fait que vous aurez besoin de financement)


Même si aujourd’hui vous vous lancez seule dans le e-commerce, vous n’en savez rien, peut-être qu’un jour vous aurez envie d’avoir une vraie boutique ? (Et ça coûte de l’argent, ce qui fait que vous aurez besoin de financement)


N’ayez pas peur d’avoir une société. Vous n’avez pas besoin d’atteindre les seuils de chiffre d’affaires pour avoir une société.


Si vous vous posez des questions sur votre choix de statut d'entrepreneuse (autoentreprise vs société, je vous invite à télécharger mon ebook gratuit ici)


A très bientôt!


Estelle

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